Mourir vivante
C'est une fois encore complètement par hasard que j'ai découvert ce roman. Et quel bel hasard !
J'ai été submergée d'émotion à la lecture de ce portrait de femme(s). Tout au long de ces pages, l'auteur dépeint sa mère telle qu'elle a été enfant puis femme, mère et grand mère. Ou plutôt telle qu'elle a été perçue par ses proches puisque ce sont les récits croisés de tous les membres de sa famille qui permettront la construction de ce portrait. On découvre peu à peu la complexité d'une famille atypique des années 50 à nos jours, la force des apparences et la violence des rôles distribués une fois pour toute. Au fil des pages, on s'attache surtout à cette femme belle et intelligente à qui la vie est si douloureuse. Une femme qui, en apparence, a tout pour être heureuse mais dont les failles se creusent au fil des ans pour finir par l'engloutir toute entière. Y a t'il douleur plus forte que celle qui ne peut être comprise par les autres? Que celle qu'on ne peut justifier, expliquer par des mots ? Que reste t'il alors à faire si vivre n'est plus que douleur? La mère de l'auteur a choisi. "Mourir vivante" avant que la mort ne vous happe dans cette vie là.